Qu’est-ce qu’une psychothérapie

Il existe de nombreux dispositifs psychothérapiques différents. Il n’est sans doute pas facile de s’y retrouver dans le dédale des théories qui alimentent les pratiques psychothérapiques et encore moins de comprendre ce qui est véritablement actif dans une psychothérapie sans s’y être plongé. Les psychothérapies se différencient entre elles par :

  • La conception sociale et philosophique du soin psychique : on peut avoir une vision plus adaptative (voire normative) du soin, ou au contraire être porté par une conception où la singularité domine.

  • Le corpus théorique de référence qui rend compte de la compréhension psychologique et psychopathologique des symptômes. Par exemple : dans les théories systémiques, on met l’accent sur les modalités de communication et les interactions entre les membres du groupe, les symptômes étant l’expression de communication en impasse ou générant des paradoxes par définition insolubles ; les théories cognitivo-comportementales considèrent le fonctionnement psychologique comme étant le produit d’apprentissages et de conditionnements, de plus en plus complexes, et les symptômes comme des dysfonctionnements que l’on peut supprimer par déconditionnement ; pour les théories psychanalytiques, le fonctionnement psychologique peut être affecté (symptômes, souffrances, traits de personnalité, conduites répétitives, etc.) par des conflits psychiques dont les ressorts essentiels sont inconscients et dont la dynamique participe à ce qu’il y a de plus singulier en nous. Le travail psychothérapique consiste pour l’essentiel à mettre à jour les composantes de cette trame conflictuelle inconsciente.

  • La technique ou méthode proposée : individuelle, groupale, familiale ; centrée sur la parole ou le jeu, sur les processus inconscients, les résistances, les fantasmes, etc. dans les thérapies psychanalytiques ; centrés sur les systèmes de communication verbale et non verbale dans le groupe ou la famille dans l’approche systémique ; centrés sur  représentations cognitives, les pensées rationnelles faussement logiques, ou encore centrées sur les exercices mentaux à réaliser dans les thérapies cognitivo-comportementales),

  • Les qualités et limites spécifiques du psychothérapeute.

On pourrait dire, d’une certaine façon, qu’il y a autant de psychothérapies qu’il y a de psychologues et qu’aucune technique ou école de pensée ne peut revendiquer d’être meilleure qu’une autre. Mais les psy n’étant guère plus immunisés que les autres contre les dérives sectaires ou mégalomaniaques toujours possibles, il peut leur arriver de vilipender tout ce qui n’est pas peu ou prou de leur chapelle.

On pourrait aussi dire qu’il y a autant de psychothérapies qu’il y a de patients, tant la singularité de chacun est telle que le dispositif thérapeutique est pour le psychologue à réinventer à chaque fois. Du moins cela correspond-il à ma pratique et à ma conception du soin psychique.

Mais pour vous qui peut-être n’avez jamais côtoyé de près ce champ si particulier de la psychothérapie, vous demandez-vous ce qui s’y passe, ce qu’on y fait, comment ça se passe, ce qu’on peut en espérer, etc. Et sans doute mille autres questions encore.

Je ne saurais malheureusement pouvoir satisfaire une telle curiosité dans cet espace restreint. Vous trouverez peut-être dans mon dernier ouvrage (être parent aujourd’hui. Comment la psychologie peut vous aider au quotidien) de quoi vous faire une représentation plus construite de ce qu’est une psychothérapie psychanalytique.