Les répercussions du manque de sommeil sur la vie quotidienne
Notes sur les répercussions du manque de sommeil sur la vie quotidienne
Ces notes ont été rassemblées par Reut Gruber
Les bâillements et la somnolence ne sont pas les seuls signes indiquant qu’un élève ne dort pas suffisamment. Des recherches ont mis en relief d’autres symptômes tels que l’hyperactivité, la mauvaise humeur, l’impulsivité et une capacité de concentration limitée. La perte de sommeil a également des effets moins évidents sur la santé, les émotions, la réussite académique et la capacité à conduire une voiture. À long terme, ces effets ont des conséquences néfastes à l’école mais également sur un mode de vie sain et sur le développement des compétences en dehors du cadre scolaire.
Le sommeil et l’école
Le sommeil a des effets bénéfiques sur notre santé, nos émotions, notre mémoire et notre potentiel académique. Cependant, une quantité de sommeil inadéquate peut avoir des répercussions négatives sur notre bien-être, nos prises de décision et notre attention, lesquels sont tous nécessaires pour réussir à l’école.
L’école primaire et le début de l’école secondaire ont été identifiés comme des périodes importantes qui permettent d’influencer et d’établir des habitudes saines chez les enfants. Le sommeil ayant des répercussions vitales sur la santé et le rendement des élèves, il est important d’encourager de bonnes habitudes en ce qui a trait à l’heure du coucher dans nos foyers, nos collectivités et particulièrement dans nos écoles pendant cette période.
En tant que société nous dormons de moins en moins. Un canadien sur quatre manque de sommeil, et 60 à 70 p. cent des élèves canadiens ont souvent sommeil pendant les classes de la matinée. Les enfants d’âge scolaire se couchent plus tard et près de la moitié des adolescents canadiens ont déclaré avoir eu, au moins occasionnellement, des difficultés à s’endormir ou à rester endormis.
Les problèmes de sommeil sont devenus communs et freinent la capacité des élèves à briller à l’école. On estime qu’entre 20 et 40 p. cent des jeunes enfants ont des problèmes de sommeil et que sur près de deux millions de Canadiens âgés de 14 à 18 ans, presque la moitié souffrent d’un manque grave de sommeil. De plus, près de 13 p. cent des adolescents souffrent d’insomnie grave. La perte de sommeil pendant les jours de la semaine, combinée à de mauvaises habitudes en ce qui a trait à l’heure du coucher pendant les fins de semaines, cause des difficultés qui se manifestent à l’école pendant la semaine.
La réduction du temps de sommeil peut perturber la capacité des élèves à se concentrer longtemps et à retenir ce qu’ils apprennent en classe. Des recherches montrent que les enfants qui dorment moins longtemps sont plus susceptibles d’éprouver des difficultés en matière de créativité verbale, de résolution de problèmes, ce qui inhibe leur comportement et réduit généralement leur note aux tests de QI.
Les conséquences sur le rendement scolaire sont évidentes. Jusqu’à 24 p. cent des élèves ont déclaré que leurs notes avaient chuté en raison de leur somnolence. De plus, une étude a démontré que les élèves qui obtenaient des notes C, D ou E dormaient en moyenne 25 à 30 minutes de moins par nuit que leurs camarades de classe qui obtenaient des A et des B.
Le sommeil et l’environnement socioculturel
Tout comme il est nécessaire de bien se nourrir et de faire de l’exercice, les habitudes relatives au sommeil doivent également faire partie de cet équilibre. Cela nécessite de faire de nos besoins en sommeil une priorité au sein des milieux scolaire, familial et communautaire. Le sommeil est un facteur important pour avoir un rendement physique, mental et émotionnel optimal. Lorsque nous nous privons de sommeil pour étudier ou pour développer une compétence, en réalité nous freinons la capacité de notre esprit à absorber l’information que nous souhaitons retenir ou la capacité de notre corps à se développer comme nous le voudrions.
Un autre facteur à prendre en compte en ce qui a trait aux activités pratiquées le soir est la façon dont celles-ci stimulent un enfant. Bien qu’une activité physique effectuée la journée est bénéfique pour le sommeil, notre corps a besoin de temps pour se refroidir après un exercice. De la même façon, notre esprit a besoin de temps pour retrouver un équilibre après des activités qui requièrent une concentration intense. En outre, le stress lié à l’obtention de bons résultats, que ce soit dans le cadre d’une activité organisée ou dans un contexte social, peut nous empêcher de nous endormir facilement s’il survient trop près de l’heure du coucher.
Les devoirs
Les devoirs peuvent avoir trois types de répercussions sur le sommeil d’un enfant. Premièrement, le temps passé à finir un devoir peut empiéter sur le temps qui devrait être consacré au sommeil. Deuxièmement, le travail effectué trop peu de temps avant de se coucher peut empêcher un enfant de s’endormir à cause de la stimulation provoquée. Enfin, si l’enfant fait ses devoirs sur ou à côté de son lit, il peut associer cette zone au travail ou au stress et ne pas être capable de s’endormir facilement.
Les divertissements et la technologie à la maison
Regarder la télévision, des films ou jouer à des jeux vidéo peu de temps avant de se coucher peut contribuer à une perte de sommeil. Bien que l’on puisse se sentir et avoir l’air calme lorsque l’on s’adonne à ce type de divertissement, notre esprit est excité. Si nous ne disposons pas d’assez de temps pour nous calmer avant d’aller au lit, il peut être difficile de s’endormir. De plus, les enfants qui visionnent des contenus inadaptés à leur âge peuvent éprouver des difficultés à s’endormir étant donné que ceux-ci peuvent accroître leur anxiété ou leur faire peur. De tels contenus peuvent également leur faire faire davantage de cauchemars pendant la nuit.
Les habitudes alimentaires
Prendre un gros repas juste avant de se mettre au lit peut causer des difficultés à dormir. D’un autre côté, aller se coucher le ventre vide peut avoir les mêmes effets; il convient donc de trouver un équilibre.
La caféine
La caféine est un stimulant que l’on retrouve dans de nombreux aliments tels que le chocolat, le lait au chocolat, le thé, le thé glacé, les boissons sans alcool, le café, certains médicaments à base de plantes et plusieurs médicaments antidouleurs ou contre le rhume vendus sans ordonnance. La caféine peut nous aide à fonctionner pendant la journée, mais elle peut aussi causer des problèmes de sommeil la nuit.
Le tabac et l’alcool
Bien que consommer de l’alcool puisse nous donner l’impression de nous endormir plus facilement au début, il agit comme un stimulant à mesure qu’il est digéré, ce qui peut nous réveiller plusieurs fois pendant la nuit et intensifier ou créer des troubles du sommeil. De même, fumer peut aggraver plusieurs troubles du sommeil et en provoquer d’autres tels que le syndrome des jambes sans repos et les troubles respiratoires du sommeil.
Le sommeil et la santé
Ne pas dormir suffisamment peut porter préjudice de plusieurs façons à la santé d’un enfant. Cela peut affaiblir sa capacité à gérer le stress et l’exposer davantage au diabète, à l’ostéoporose et aux maladies cardiovasculaires. La perte de sommeil peut affecter le développement normal d’un enfant et son équilibre hormonal.
Il a été prouvé que le fait de ne pas dormir suffisamment est lié au développement de l’obésité chez les enfants au Québec. Les enfants dont les parents ont des problèmes de poids ont beaucoup plus de risques d’en avoir un aussi. Cela peut être dû à la génétique ou au fait d’avoir adopté les mauvaises habitudes alimentaires de leurs parents. Comme les habitudes alimentaires, les habitudes relatives au sommeil sont étroitement liées au mode de vie familial, et il a été démontré que de nombreux enfants dorment moins que ce dont ils ont besoin. Cela est important parce qu’un temps de sommeil trop court produit des changements hormonaux comparables à ceux associés à un risque accru d’obésité, de diabète et d’hypertension.
Le sommeil et la conduite automobile
Selon une étude, un temps de sommeil réduit affaiblit la bonne conduite automobile. Les accidents de la route sont plus fréquents chez les jeunes conducteurs qui dorment moins de sept heures par nuit comparés à ceux qui dorment davantage. De plus, les recherches tendent à prouver que les adolescents courent plus de risques d’accidents s’ils ont un sommeil de mauvaise qualité, qu’ils somnolent la journée ou qu’ils conduisent tard la nuit. C’est un problème important chez les adolescents qui apprennent à conduire, qui manquent fréquemment de sommeil et qui consomment de l’alcool.